PORTRAIT : Marie-Hélène Chaumuzeau
L’atelier en pente – Céramiques
Venant du monde du textile, je me suis plongée dans le travail de la terre depuis 2009, portée par un désir de volumes, de matières, de touchers… J’ai redécouvert la poterie, que j’avais connue adolescente. Avec des cours du soir tout d’abord, « comme tout le monde », puis avec un stage « Terres polies et enfumées » avec Estelle Thareau près de Lyon il y a maintenant plus de 3 ans. Ce fut la révélation ! Cette technique sans émaillage m’a tout de suite plu, l’incertitude du résultat, les cuissons successives pour juxtaposer des effets, et la rapidité de la cuisson, j’avoue ! J’ai été aussi sensible au fait que je pouvais dessiner sur mes pièces ! J’ai beaucoup développé cette voie, ce qui fait un peu ma particularité de céramiste de Terres polies et enfumées.
En parallèle j’ai développé des « œufs » en grès chamotté, entre coquillage et minéral. La forme de base peut être la même, mais la terre est chamottée et je ne polis pas, bien au contraire !
Terres Polies et Enfumées, pièces décoratives
Pour mes pièces en terres polies et enfumées, j’utilise du grès lisse que je biscuite à 950°. Je travaille souvent des formes ovoïdes ou un peu organiques, vases, coupelles, soliflores, avec des graphismes délicats, par réserve : petits pois, rayures, lignes et formes végétales, motifs légers et poétiques. Les tons vont délicatement de l’écru aux bruns presque noirs, le feu laissant ses traces sur la terre nue, animant ainsi les formes de façon aléatoire. J’aime le côté imprévu de l’enfumage, la non-maîtrise de la confrontation entre les éléments Feu & Terre. Les formes sphériques et les différents polissages au galet ou à la cire appellent le toucher… Ce sont des objets à caresser, poétiques et apaisants !
Coquilles
J’aime garder le grès chamotté à l’état brut pour mes coquilles. Je les travaille par estampage avec des terres blanches, grises, rouges ou noires, des grès et des faïences dans lesquelles j’ajoute de la chamotte librement. Mes dernières pièces sont plus telluriques, avec un travail de relief plus marqué que précédemment. Je joue sur les contrastes entre un extérieur brut, fissuré, visuellement à la limite de la rupture, avec des bords très fins, fragiles et une forme douce, la sphère, dont l’intérieur est doux et émaillé. Je laisse la terre visible pour qu’on la ressente parfaitement. Ces pièces seront bien mises en valeur à l’intérieur aussi bien qu’à l’extérieur, en apportant poésie et douceur au jardin.
Mes deux pôles de créations semblent s’opposer par leurs aspects, leurs formes les rassemblent !
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